Cancer de la thyroïde

ParGlenn D. Braunstein, MD, Cedars-Sinai Medical Center
Vérifié/Révisé févr. 2024
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Les faits en bref

La cause des cancers thyroïdiens est mal connue, mais la thyroïde est très sensible aux radiations, qui peuvent provoquer des modifications malignes. Le cancer de la thyroïde est plus fréquent chez les personnes traitées autrefois, pendant leur enfance, par une irradiation de la tête, du cou ou du thorax, pour des tumeurs non cancéreuses (bénignes). Aujourd’hui, la radiothérapie pour des maladies non cancéreuses n’est plus utilisée.

(Voir aussi Présentation de la thyroïde.)

Nodules thyroïdiens

Le cancer entraîne généralement le développement de petites excroissances (nodules) à l’intérieur de la thyroïde, et non une augmentation du volume total de la glande. Cependant, la plupart des nodules thyroïdiens ne sont pas cancéreux (malins). Un nodule est plus probablement malin lorsqu’il présente les caractéristiques suivantes :

  • Il est solide plutôt que rempli de liquide (kyste)

  • Il ne sécrète pas d’hormones thyroïdiennes

  • Il est dur

  • Il grandit rapidement

  • Il touche un homme

  • Il est associé à une hypertrophie des ganglions lymphatiques du cou

Habituellement, le premier signe d’un cancer de la thyroïde est l’apparition d’une grosseur non douloureuse dans le cou. Un cancer plus volumineux peut exercer une pression sur les tissus adjacents dans le cou, provoquant une voix rauque, une toux ou des difficultés respiratoires.

En cas de nodule de la thyroïde, le médecin prescrit plusieurs examens. Les premiers examens incluent généralement des analyses de sang pour mesurer la fonction thyroïdienne, dans lesquels on mesure les taux sanguins de thyréostimuline (TSH), des hormones thyroïdiennes T4 (thyroxine, ou tétraiodothyronine) et T3 (triiodothyronine). Des analyses visant à détecter des anticorps dirigés contre la thyroïde sont parfois réalisées.

Si les examens sanguins montrent une hyperactivité de la thyroïde (hyperthyroïdie), une scintigraphie thyroïdienne est réalisée pour déterminer si le nodule sécrète des hormones thyroïdiennes. Les nodules qui sécrètent des hormones (nodules « chauds ») ne sont pratiquement jamais malins. Si les examens n’indiquent pas une hyperthyroïdie ni une thyroïdite d’Hashimoto, ou si les nodules ne sont pas « chauds », les médecins pratiquent généralement une cytoponction.

Dans le cas d’une cytoponction, une échographie est réalisée pour obtenir une image du nodule, puis un échantillon du nodule est prélevé à l’aide d’une petite aiguille avant d’être examiné au microscope. Cette procédure n’est pas très douloureuse et est pratiquée au cabinet médical ; l’utilisation d’un anesthésique local peut être envisagée et l’échographie peut permettre de guider l’aiguille.

Une échographie est également réalisée pour déterminer la taille du nodule, s’il est solide, rempli de liquide, s’il existe d’autres nodules, et s’il présente des caractéristiques à haut risque de cancer.

Types de cancers de la thyroïde

Les cancers de la thyroïde se développent à partir de différents types de cellules dans la thyroïde :

  • Cellules folliculaires, qui sécrètent l’hormone thyroïdienne

  • Cellules parafolliculaires (C), qui sécrètent l’hormone calcitonine

Les cancers qui se développent à partir des cellules folliculaires sont plus fréquents. À savoir :

  • Carcinome papillaire de la thyroïde

  • Carcinome folliculaire de la thyroïde

  • Carcinome oncocytaire de la thyroïde

  • Carcinome anaplasique de la thyroïde

La plupart des cancers de la thyroïde sont des carcinomes papillaires ou folliculaires. Le carcinome oncocytaire de la thyroïde est beaucoup moins fréquent. Les carcinomes papillaires, folliculaires et oncocytaires se développent généralement lentement. En revanche, les carcinomes anaplasiques de la thyroïde se développent plus rapidement.

Le cancer médullaire de la thyroïde se développe à partir des cellules parafolliculaires. Il se développe généralement lentement, mais peut se propager aux ganglions lymphatiques du cou dès le début de son développement.

Carcinome papillaire de la thyroïde

Le carcinome papillaire de la thyroïde est le type de cancer le plus fréquent et représente 80 à 90 % des cancers de la thyroïde. Le carcinome papillaire est environ 3 fois plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Le carcinome papillaire est plus fréquent entre 30 et 60 ans, mais il se développe et se propage plus rapidement chez les personnes âgées.

Les personnes traitées par irradiation au niveau du cou, en général pour des maladies non cancéreuses lorsqu’elles étaient bébé ou enfant, ou pour d’autres types de tumeurs à l’âge adulte, présentent un risque accru de développer ce cancer.

Le carcinome papillaire se développe dans la thyroïde, mais se propage parfois (métastase) vers les ganglions voisins. Non traité, il peut se répandre dans d’autres régions de l’organisme.

Le carcinome papillaire guérit presque toujours.

Pour les nodules de grande taille (en particulier ceux de plus de 4 cm environ), une grande partie ou la totalité de la thyroïde est généralement retirée. L’iode radioactif est souvent administré pour détruire tout résidu de tissu thyroïdien ou de tumeur. Les hormones thyroïdiennes à fortes doses sont prescrites pour inhiber la croissance de l’éventuel tissu thyroïdien résiduel.

Les nodules de moins de 4 cm sont retirés avec le tissu thyroïdien immédiatement adjacent (lobectomie et isthmectomie), même si de nombreux spécialistes recommandent l’ablation de la totalité de la thyroïde (thyroïdectomie).

Les médecins suggèrent une surveillance active chez les personnes atteintes de très petits carcinomes papillaires de la thyroïde qui ne sont pas susceptibles de se propager aux tissus adjacents. Pendant la surveillance active, un examen échographique de la thyroïde est réalisé tous les 6 mois pour détecter une éventuelle propagation du cancer.

Carcinome folliculaire de la thyroïde

Le carcinome folliculaire de la thyroïde représente environ 4 % de l’ensemble des cancers thyroïdiens ; il est plus fréquent chez les personnes âgées. Le carcinome folliculaire est également plus fréquent dans les régions où la carence en iode est plus fréquente.

Le carcinome folliculaire de la thyroïde est plus susceptible de se propager à d’autres organes de l’organisme que le carcinome papillaire. Le carcinome folliculaire a tendance à se propager (métastaser), par la circulation sanguine, disséminant les cellules cancéreuses dans diverses parties de l’organisme.

Le traitement du cancer folliculaire nécessite l’ablation chirurgicale de la totalité de la glande et la destruction par l’iode radioactif de tout tissu thyroïdien résiduel et des éventuelles métastases. Ce cancer guérit le plus souvent, mais moins que le carcinome papillaire.

Carcinome oncocytaire de la thyroïde

Le carcinome oncocytaire de la thyroïde (autrefois appelé carcinome à cellules de Hürthle) représente environ 3 à 5 % des cancers de la thyroïde. Le carcinome oncocytaire est plus susceptible de se propager à d’autres régions de l’organisme. Son pronostic est également plus susceptible d’être défavorable. Le traitement du carcinome oncocytaire nécessite l’ablation chirurgicale de la thyroïde dans la mesure du possible.

Carcinome anaplasique de la thyroïde

Le carcinome anaplasique de la thyroïde représente environ 1 % des cancers de la thyroïde et est plus fréquent chez les personnes âgées. Il est légèrement plus fréquent chez les femmes âgées. De nombreux cas sont dus à une mutation génétique spécifique. Ce cancer grossit très rapidement et entraîne habituellement une excroissance douloureuse de grande taille dans le cou. Cette tumeur a tendance à se répandre (métastaser) dans d’autres régions de l’organisme.

Le traitement du cancer anaplasique peut inclure une intervention chirurgicale pour retirer la thyroïde (et parfois les tissus environnants), une radiothérapie, une chimiothérapie ou une combinaison de plusieurs de ces traitements. De nombreuses personnes qui souffrent d’un carcinome anaplasique meurent en 1 an, malgré le traitement. Cependant, de nouveaux médicaments anticancéreux, notamment des médicaments appelés inhibiteurs de point de contrôle, semblent prometteurs pour améliorer le pronostic des personnes atteintes d’un carcinome anaplasique de la thyroïde. L’iode radioactif ne présente aucun intérêt dans le traitement de ce cancer.

Cancer médullaire de la thyroïde

Près de 4 % des cancers thyroïdiens sont des cancers médullaires de la thyroïde qui naissent dans la thyroïde, mais dans un type de cellules différent de celui qui produit les hormones thyroïdiennes. Ce cancer provient des cellules C, habituellement dispersées au sein de la thyroïde et qui sécrètent l’hormone calcitonine, qui aide à contrôler le taux de calcium dans le sang. Le carcinome médullaire de la thyroïde produit des quantités excessives de calcitonine. Le cancer médullaire de la thyroïde peut également sécréter d’autres hormones et est donc parfois à l’origine d’une symptomatologie inhabituelle.

Ce cancer a tendance à se répandre (métastaser) par la circulation lymphatique vers les ganglions, et par la circulation sanguine vers le foie, les poumons et les os. Le cancer médullaire de la thyroïde peut se développer conjointement à d’autres types de cancers endocriniens dans le cadre de néoplasies endocriniennes multiples.

Le traitement nécessite l’ablation chirurgicale de la thyroïde. Une intervention chirurgicale supplémentaire peut être nécessaire pour mettre en évidence l’existence d’une diffusion vers les ganglions. L’iode radioactif n’est pas utilisé dans le traitement de ce type de cancer. Plus de deux tiers des personnes guérissent du cancer médullaire de la thyroïde quand il s’intègre à un syndrome de néoplasies endocriniennes multiples.

Le cancer médullaire de la thyroïde étant souvent héréditaire, des tests génétiques sont donc réalisés pour identifier la mutation génique responsable du cancer. Si une mutation est identifiée, les médecins peuvent recommander d’autres tests pour les membres de la famille, et certains d’entre eux peuvent même faire retirer leur thyroïde avant qu’un cancer ne se développe.

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